lundi 14 avril 2008

L’immoralité de l’État (Lemieux)


De l’illégalité de forcer un individu à poser des gestes positifs à l’avantage d’un autre, découle l’illégitimité de toute redistribution étatique. « L’impôt, écrit Rothbard, est du vol pur et simple. » Ce n’est pas seulement la mission sociale de l’État qui est incompatible avec les droits stricts de l’individu, mais l’État comme tel puisque, même dans son rôle de protection publique, il se finance par l’impôt coercitif: « l’État, qui subsiste par l’impôt, est une vaste organisation criminelle ».
En plus de lever ses revenus par la force, l’État, de par sa nature même, présente une deuxième tare caractéristique: « il acquiert un monopole coercitif de la force et du pouvoir décisionnel ultime sur un territoire donné ». C’est le deuxième volet des activités criminelles d’agression de l’État contre les droits de ses sujets. En réclamant la souveraineté sur un territoire, l’État nie le droit des habitants de faire ce qu’ils veulent de leurs propriétés légitimement acquises. En droit naturel, le véritable souverain est l’individu pacifique, et l’État qui réclame une juridiction sur la propriété d’un individu viole sa souveraineté.
Chaque individu possède des droits absolus qui ne peuvent être suspendus sans son consentement. Il s’agit qu’un seul anarchiste refuse la domination de l’État, qu’un seul individu refuse son consentement au contrat social, pour rendre toute action fiscale ou monopolistique de l’État coercitive et criminelle. Or, comme le répète souvent Rothbard, « certes, il existe au moins un anarchiste de ce genre »...
Il est illusoire de vouloir limiter constitutionnellement une organisation aussi essentiellement tyrannique que l’État. Agresseur constant des droits individuels, l’État doit être aboli purement et simplement. En attendant, affirme Rothbard, « Personne n’est moralement obligé d’obéir à l’État », et toute action contre l’État, sans être moralement obligatoire puisque des considérations de prudence peuvent jouer, est légitime et moralement défendable. Toute réduction du pouvoir de l’État est désirable parce qu’elle « représente une diminution du crime et de l’agression »
Dans la théorie anarcho-capitaliste de Murray Rothbard, l’État est foncièrement et irrémédiablement immoral et criminel parce que sa nature coercitive viole les droits absolus des individus.

Pierre Lemieux, in L'Anarcho-Capitalisme

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